Mario Balotelli, mauvais garçon insolent et génie du foot italien

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Mario Balotelli, mauvais garçon insolent et génie du foot italien

Mario Balotelli, mauvais garçon insolent et génie du foot italien

Meilleur attaquant de la Squadra Azzurra, malmené par les tifosi racistes, le joueur défraye la chronique par son comportement. Explications.


"Super Mario" a encore frappé. En refusant d'endosser le rôle de symbole de la lutte contre la mafia, l'avant-centre de la Squadra Azzurra a confirmé sa réputation de "bad boy" du foot transalpin. L'épisode s'est déroulé à Naples où, avant le match contre l'Arméniecomptant pour la qualification pour la Coupe du monde, l'équipe d'Italie avait décidé de s'entraîner sur un terrain confisqué à un parrain de la Camorra, la mafia napolitaine. Un geste symbolique destiné à apporter un peu de bonheur aux gamins des quartiers déshérités et à réaffirmer les valeurs positives du sport. Dans son enthousiasme, la presse transalpine avait donc élevé Mario Balotelli au rang de symbole de l'anti-mafia. Las ! Dans un tweet, le numéro 9 a plombé l'ambiance : "Un symbole ? C'est vous qui le dites. Moi, je suis là pour jouer au foot."

 

Né en 1990 à Palerme de parents immigrés ghanéens, confié à l'âge de trois ans à une famille d'accueil, Mario Balotelli n'a pas grandi dans la dentelle et a toujours eu un caractère rebelle. À sept ans, il se fait virer de son premier club de foot pour indiscipline. Petit garçon noir, il est continuellement provoqué par ses adversaires blancs et hué par les tifosi racistes qui lui lancent des bananes. Mais son physique puissant, sa vitesse et sa technique le distinguent et il revêt à 17 ans le prestigieux maillot de l'Inter de Milan. Ses premières années dans la Serie A transalpine sont émaillées d'incidents avec entraîneurs, arbitres, partenaires et adversaires... et de buts somptueux.

 

Une amende de 408 000 euros

 

En 2010, il débarque au Manchester City. La presse tabloïd britannique s'empare aussitôt de ce personnage doué mais fantasque qui multiplie les scandales : accident au volant d'une Ferrari à 4 heures du matin, nuits passées dans les boîtes de nuit à la mode, aventures avec des starlettes, paternités vraies ou fausses - un enfant reconnu, l'autre pas. Son comportement lui vaut une amende de 408 000 € de la part du Manchester City.

Devenu pilier de l'attaque de la Squadra Azzurra, il marque durant l'Euro 2012 les deux buts qui qualifient l'Italie pour la finale contre l'Espagne. S'il est maintenant le héros des amateurs de beau jeu, il continue d'essuyer les insultes des supporteurs racistes sur les terrains italiens où il est revenu sous le maillot du Milan AC. Les autorités s'émeuvent et veulent faire de Balotelli un emblème de la lutte contre la discrimination. Mais Mario n'a que faire de tout cela. Lorsqu'en septembre dernier la ministre de l'Intégration d'origine congolaise, Cécile Kyenge, rend visite à la Squadra Azzurra, il reste dans sa chambre victime d'une... panne de réveil. Et il défraye de nouveau la chronique en arpentant le quartier de Scampia - le quartier de Naples où fut tournéGomorra - avec des dealers locaux.

 

Que faire d'un joueur si talentueux et indiscipliné ? "On se demande s'il est digne de porter le maillot national", affirme Don Aniello Manganiello, un prêtre engagé dans la lutte contre la Camorra. "C'est un imbécile ou, dans le meilleur des cas, un enfant gâté", lui fait écho la députée Rosaria Capacchione. Du côté de l'équipe d'Italie, pas question de se priver de super Mario, mais on interdira dorénavant aux joueurs les tweets durant les rassemblements de la Squadra Azzurra. Bien dans sa peau de mauvais garçon black, insolent et génial, Mario Balotelli continuera de jouer pour l'équipe d'Italie... et d'envoyer au diable les abrutis qui lui lancent des bananes.

D'où provient l'info

  • Source : lepoint.fr
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  • Dernière mise à jour : Mer, 16 Oct 2013 à 12h 12
  • Contacter l'auteur : news@mondialsport.net

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