Le président de la Ligue Professionnelle, Sory Diabaté, est sorti de sa réserve pour apporter la réplique au PCA de l’ASEC Mimosas, Me Roger Ouégnin, qui a traité les dirigeants de la FIF de "menteurs". La Ligue 2 et les Eléphants Olympiques (U23) étaient également à l'ordre du jour.
Président, nous venons d’assister au premier match de l’année de la Ligue 2 entre LYS FC de Sassandra et l’AS Denguélé. Comment avez-vous vécu cette partie ?
Nous venons d’assister à une très belle rencontre entre deux formations qui ont le même objectif, à savoir quitter la Ligue 2 pour la Ligue 1. D’une part, LYS FC qui vient de descendre en Ligue 2 et d’autre part l’AS Denguelé qui y est depuis quelques temps et qui a raté de peu la montée en Ligue 1 la saison dernière. Ces deux équipes ont le même niveau. C’était un match de qualité avec beaucoup de duels. Nous espérons qu’avec ce que nous avons vu aujourd’hui, nous auront du plaisir sur tous les stades
Cette saison, nous avons 264 matches en Ligue 2, deux poules de douze équipes. Nous allons essayer d’étendre cette activité sur toute l’étendue du territoire. Nous nous réjouissons de savoir que l’équipe de Séguéla joue à domicile. Nous espérons pour les journées à venir, du moins pour la phase retour, que toutes les équipes puissent recevoir à domicile. Nous serons bien heureux de voir l’équipe de Korhogo jouer à Korhogo et l’AS Denguélé évoluer à Odienné. Si les infrastructures le permettent bien, il n’y aura aucune difficulté. Il faut que le Nord de la Côte d’Ivoire vive aussi le championnat, car depuis la crise de 2002, nous n’avons pas eu l’occasion de vivre la Ligue 2 dans le Nord. C’est un signal fort et nous disons merci aux responsables de la ville de Séguéla qui font un effort pour recevoir les matches.
264 matches en Ligue 2, c’est bien beau de jouer. Mais des rencontres sans licences, vous ne voyez pas que cela pose problème ?
Il n’y a pas de matches joués en Côte d’Ivoire sans Licences. La Licence, c’est quoi ? Ce sont des informations conformément mis à disposition. La différence, c’est le support, c’est tout. Les informations que nous avons sur le support sont les mêmes informations que nous avons données pour faire une substitution lorsque nous avons connu la panne. Il n’y a aucune information qui manque. Les informations qui étaient sur le support carte sont les mêmes qui sont sur le support papier. Mais, je ne sais pas pourquoi les gens veulent en faire un problème. Est-ce qu’un club a posé une réserve sur la base des documents ? Il n’y en a pas eu. Alors, qu’on arrête de créer de faux problème. Il n’y a pas de problème de licence et on l’a longuement expliqué. Moi je suis désolé d’attendre des responsables dire des choses.
Pouvez-vous être plus explicite ?
A partir d’un certain âge, on doit être sage. Quand on a des responsabilités, on doit être sage. J’ai lu un papier où on traite les dirigeants de la FIF de menteurs. Moi, j’ai appris depuis l’école primaire qu’on ne dit pas à son camarade « tu mens ». C’est le minimum. On peut dire tu dis des contre-vérités. On ne peut pas dire à quelqu’un d’un certain âge « tu mens ». C’est regrettable d’avoir de tels comportements et agissements. Les gens nous ramènent en arrière. Le football ivoirien avance sans ceux qui pensaient qu’on ne pouvait pas avancer sans eux. Ceux qui pensaient que tout le football ivoirien devrait se faire autour d’eux, se rendent compte qu’ils sont dépassés. Ils sont seuls. Ils survivent dans le passé. Nous leur demandons de respecter l’institution et les hommes qui la dirigent.
On vous a vraiment énervé…
Voyez vous-mêmes. L’actualité aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est la qualification de nos U23 en Guinée pour la CAN de leur catégorie. Mais, comme ils n’acceptent pas cette victoire, cette qualification, et qu’ils ne veulent pas qu’on en parle, il faut trouver un problème pour noyer le poisson. La Côte d’Ivoire a fait deux défaites en sélection, lorsqu’on a perdu, alors on a dit « samedi noir ». On gagne par la suite, ils ne veulent pas qu’on célèbre ces victoires, il faut alors trouver des problèmes ailleurs. Créer une histoire fabriquée, une histoire de papier de licences. Vous croyez que la FIF peut être en difficulté pour 3,5 millions de FCFA par an ? 6000 dollars, c’est l’abonnement qu’on doit payer par an. On a payé cette somme depuis le 8 août 2019.
Quand vous faites 30 ans à la tête d’une équipe et que vous remportez une seule coupe d’Afrique, quand vous ne pouvez pas remplir une salle de 100 places en Assemblée Générale, ce sont des questions de fond. Quand vous jouez dans un stade de 33 000 places et qu’il n’y a que 300 supporteurs, pourquoi vous en voulez à la fédération ? Quand vous faites sept ans sans gagner un titre de champion, c’est la fédération ?
Que souhaitez-vous de la part de ces dirigeants ?
Que les gens se remettent en cause. Tous sont partis de ce club. Je suis Asec à la base. J’ai eu ma première licence à l’Asec avant d’aller jouer à l’AUC. Il faut que les gens arrêtent de distraire le peuple. On a toutes les preuves ici. Parce qu’on veut créer le buzz, on veut faire croire qu’on est les super hommes. Ces vieilles idées sont passées. C’est fini, le football avance. On avance et on avancera avec ceux qui veulent avancer. Il y a des gens qui nous ont dit, le 30 juillet 2011 que nous avons six mois pour rester à la tête de la fédération. Ces gens m’ont appelé pour me dire que nous n’allons pas pouvoir gérer cette fédération parce que j’ai choisi Sidy Diallo. Et que nuit et jour, ils vont nous embêter. C’était le 30 juillet 2011 à 17h30 mn. J’ai dit « l’avenir nous le dira ». Aujourd’hui, cela fait huit ans que nous sommes là. Et à chaque fois qu’on va à l’Assemblée Générale, on entend « on va dégager la fédération ». Ce n’est pas un projet de développement du football ivoirien. Quand on te donne un club avec plus de 20 000 spectateurs en moyenne par match et qu’aujourd’hui tu ne peux pas avoir 300 supporteurs au Champroux, où au Parc des Sports de Treichville, à qui t’en prends-tu ?
Pour revenir aux licences, quel est le type de support disponible actuellement ?
On a produit les licences (ndlr : support carte). Vendredi soir, les Licences sont sorties. L’Asec a appelé pour récupérer neuf licences. On a dit que cette situation s’expliquait par un problème technique. On nous dit que « pour le Sénégal et le Cameroun que vous citez, c’est faux ». Jusqu’à jeudi, le cas du Sénégal n’était pas encore résolu. Concernant le Cameroun, c’est la semaine dernière que la situation a été débloquée. On fait croire aux Ivoiriens que nous avons un problème de paiement de 3,5 millions alors qu’on vient de décaisser 733 millions en deux semaines pour les clubs. Est-ce que c’est un problème ça ?
[…] Nous ne sommes pas à 3,5 millions CFA près par an. Des gens cherchent des petites histoires pour nous ramener à des questions de licences. Mais le championnat de Ligue 1 se joue. Celui de Ligue 2 vient de débuter. On dit que c’est parce qu’on manque de moyens qu’on a bloqué le championnat. Il n’en est rien. On a un calendrier chargé et on a expliqué cela aux clubs. On nous ramène encore à un problème de licence pour nous ramener à des milliers d’années derrière. Je ne trouve pas de mots pour qualifier le comportement de ces gens, mais ils sont dépassés. Ils sont dépassés, ils vivent dans le passé et nous on avance.
Comment expliquez-vous alors ces attaques virulentes contre l’Institution FIF ?
Tout simplement un problème de personne. Il y a des gens qui ne peuvent plus faire de notre football comme ce qu’ils en faisaient avant. Changer les dates, reporter les matches, arranger les matches, c’est fini, cela ne marche plus. Tant qu’on sera à la FIF, on va faire en sorte que les chances soient égales, et c’est ce que nous faisons. Le Séwé Sport de San Pedro a voté contre nous, mais le Séwé Sport a été champion ici trois années d’affilée. Nous n’avons pas empêché le Séwé d’être champion. L’AS Tanda de notre frère Yéboua Céverin a voté contre nous, mais nous n’avons pas empêché l’AS Tanda d’être championne de Côte d’Ivoire à deux reprises. L’ES Bingerville (Ndlr : il était le président de ce club avant d’aller à la fédération), cela fait 7 ans qu’ils sont en Ligue 2 alors que je suis le président de la Ligue Professionnelle. Son stade n’était pas homologué pendant 12 ans. C’est tout cela qui gêne certaines personnes car nous ne sommes pas leurs marionnettes. Ils vont en assemblée générale, au lieu de faire leur bilan, c’est le procès de la FIF ils font. Dites la vérité aux supporters. En 30 ans, vous avez gagné quoi ? Un seul titre de champion d’Afrique en 30 ans. Vous pensez qu’un président du Real Madrid peut s’assoir pendant 30 ans sans rien gagner en Europe ?
Président, vous étiez avec les Eléphants U23 à Conakry quand ils se sont qualifiés pour la CAN de leur catégorie. Comment accueillez-vous cette performance ?
C’est ça le football. Parlons des choses sérieuses, allons à l’essentiel. Il s’agit du renouveau du football ivoirien. Depuis 2012, on prépare cette équipe. Ceux qui pensent qu’on ne travaille pas avec les jeunes, qu’ils regardent dans leur rétroviseur. Nous sommes partis à Montaigu en 2012 avec Kamara Ibrahim, on n’a été 10e sur 12. Dans une émission de télévision « 3e mi-temps », on nous a incendiés. J’ai encore la cassette où on nous disait que nous sommes allés prendre n’importe quoi pour venir entrainer l’équipe. Un an après, on est champion d’Afrique en U17. Ce groupe-là, on l’a maintenu. Aujourd’hui, dans ce groupe, Franck Kessié est en équipe A. En défense centrale, on avait Ismaël Diallo, ex-joueur de Bingerville qui est le capitaine des U23. Habib Maiga était milieu de terrain, il a joué avec l’équipe A il a quelques jours. Angban Victorien joue avec l’équipe A. Il en est de même pour Keita Aboubacar, le milieu défensif des U23 qui portait le numéro 14 contre la Guinée. Ghislain Konan a rejoint le groupe avec les U20. Pépé Nicolas fait également partie de cette génération. Doumbia Souleymane fait partie de la génération, le PSG ne l’a pas libéré pour aller à la Coupe du monde. Doumbia Idrissa, lui, fait partie de la deuxième génération, ceux qui ont gagné Montaigu en 2014.
Vous êtes satisfait du travail qui se fait chez les jeunes ?
Il y a un travail qui se fait. Aujourd’hui, si le sélectionneur national a besoin d’un joueur d’un tel profil, il va le chercher en U23. C’est comme ça que Britto Willie qui fait partie de cette génération est entré en équipe A. C’est un travail qui se fait. Il y a des gens qui ont refusé de donner leurs joueurs en 2013. On a gagné la CAN 2013 sans ces gens qui prient tous les jours pour qu’on perde. Tu peux avoir des problèmes de personne, mais aller jusqu’à prier pour que ton pays perde ? Et c’est eux qui veulent nous donner des leçons dans le football en disant qu’on ment. C’est pour cela que Koné Cheik Oumar dit qu’ils sont des « sorciers ». Ils n’ont pas leur place dans notre football, ils sont complètement dépassés par la situation qui prévaut aujourd’hui. Nous allons continuer à travailler pour notre football. On va s’engager pour notre football et faire en sorte que ceux qui veulent nous empêcher de travailler nous accepte contre leur gré, car nous sommes dans la vérité.
Source : Le quotidien "Le Sport"
Titre adapté par la rédaction